Thème : Diaspora togolaise : apport financier, réduction de la pauvreté et participation au débat démocratique au Togo.
Intervention : Dr Yves Ekoué AMAÏZO, Coordonnateur général, Collectif pour la Vérité des Urnes – Diaspora
RESUMÉ
Si la Diaspora togolaise s’évertue à croire qu’elle peut continuer à ne pas s’engager dans la lutte pour la liberté des générations présentes et futures, alors cette Diaspora-là, inconsciemment, devient une adepte de la « neutralité coupable[Ref]Yves Ekoué AMAÏZO (sous la dir.). La neutralité coupable : l’autocensure des Africains : un frein aux alternatives ? Avec une préface de feu Dr. Abel Goumba et une postface de Têtêvi Godwin Tété-Adjalogo, éditions Menaibuc : Paris, 2008. (www.menaibuc.com)[/ref] ». Mais si cette Diaspora togolaise commence à comprendre qu’une lutte pour la liberté, la vérité des urnes, la paix et la justice passe par un engagement responsable, individuel et continu, alors elle devrait se rapprocher des partis politiques ou des associations citoyennes menant la lutte pour la vérité des urnes au Togo. Cette lutte s’est muée au cours des années en marathon démographique, compte tenu des nombreux vrais « faux » dialogues politiques orchestrés par les dirigeants du Togo depuis 1967, amplifiés depuis 2005.
La Diaspora togolaise doit prendre conscience que la migration, qu’elle soit économique ou politique, ne doit pas se terminer par un exil définitif. Il y a là une forme de perte d’identité. Il n’y a pas non plus une forme de renoncement, fondée sur une forme de fatalité ou de malédiction. Ce qu’un humain a créé, d’autres humains peuvent le modifier. Encore faut-il être conscient des rapports de force en présence et s’organiser en conséquence. Il ne faut pas être naïf du fait d’une erreur de lisibilité de la réalité d’une gouvernance de prédation au Togo. Cela se traduit par un véritable système clientéliste, le culte du silence au point de systématiquement s’en prendre aux médias. Il s’agit simplement d’un refus de satisfaire une grande majorité du peuple Togolais. Une élection transparente ne pourra permettre à une coalition RPT/UNIR (Rassemblement du Peuple Togolais et Union pour la République) de dépasser 15 % des suffrages exprimés. L’allié de circonstance de UNIR que constitue le parti UFC (Union des forces du Changement) ne devrait pas dépasser 9 %. Aussi cette majorité présidentielle ne peut prétendre diriger le Togo de demain si les partis de l’alternance acceptent de mettre en place un système démocratique de sélection de compétences en leur sein, ce sur la base d’une unité retrouvée.
Alors, en niant plus de 2 millions de Togolais et Togolaises dans la Diaspora, le Gouvernement tente d’éviter de limiter le vote-sanction du peuple togolais.
Depuis 1967, mais plus particulièrement depuis 2005, Il faut savoir que le Togo et ses dirigeants militaro-civils ont failli au plan social et économique. Ils sont incapables de créer des emplois décents, de la valeur ajoutée et du pouvoir d’achat pour une majorité de la population togolaise.
En fondant leur légitimité sur deux élections présidentielles (2005 et 2010) fortement contestées, c’est en fait une gouvernance de la discrimination qui ne dit pas son nom qui est en œuvre et refuse que le peuple souverain puisse s’exprimer librement. En réponse, la Diaspora togolaise, exclue des listes électorales, contribue à réduire la pauvreté en envoyant plus de 333 millions de $US par an (soit environ 166 milliards de FCFA). Aussi, il faut bien constater que le système de Faure Gnassingbé et ses réseaux sécuritaires qui n’hésitent pas à brutaliser en toute impunité, s’est donné comme objectif d’exclure la Diaspora togolaise, où à défaut de tenter de « récupérer » une partie des transferts de fonds de cette dernière. Pourquoi une discrimination aussi grossière qui ne semble pas émouvoir les Nations unies, ni l’Union européenne (UE), ni les Etats-Unis, ni la Chine, encore moins l’Union africaine (UA) et la Communauté Economique et de Développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ? Simplement, parce que deux millions de Togolais et de Togolaises de l’extérieur, plus tentés par des modèles démocratiques à l’antipode de ce qui se pratique au Togo ne peuvent que contribuer à l’alternance politique. Au plan économique, c’est un manque à gagner important pour soutenir l’investissement car les transferts de la Diaspora, représentant plus de 8 fois le montant des investissements étrangers directs au Togo en 2010, sont orientés vers la consommation et la survie des familles laissées pour compte par le système au pouvoir.
Quelles solutions alternatives proposer ? Une des propositions formulées est de retrouver le chemin de l’entrepreneuriat et la création d’emplois dans une économie de proximité avec des migrations circulaires de la Diaspora. Tout un débat qui a eu lieu à Bruxelles, le 27 avril 2013 grâce à la vigilance citoyenne d’Etiame.com. L’association du Collectif pour la Vérité des Urnes – Diaspora ne pouvait que s’y associer pour le 53e anniversaire de l’indépendance juridique du Togo.
Dr Yves Ekoué AMAÏZO
Coordonnateur Général
Collectif pour la Vérité des Urnes – Diaspora.
CVU-Togo-Diaspora
27 avril 2013
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
BIO EXPRESS D’UN INTERVENANT
Conférence-débat du 27 avril 2013
Dr Yves Ekoué AMAÏZO, PhD, MBA
Directeur Afrocentricity Think Tank
Site internet : www.afrocentricity.info – Email: yeamaizo@afrocentricity.info
Coordinateur Général du Collectif pour la Vérité des Urnes – Diaspora
Site internet : www.cvu-togo-diaspora.org – Email : yeamaizo@cvu-togo-diaspora.org
Au cours de ses 26 ans de vie professionnelle, Yves Ekoué Amaïzo a conseillé les autorités publiques et privées. Ce fut :
- dans le secteur des Eurobanks au Grand-Duché du Luxembourg ; puis
- dans le secteur industriel au plan mondial au siège de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel en Autriche ; et enfin
- dans le secteur de transfert du savoir sous la forme de conseils indépendants et de formation, ce depuis 6 ans avec une spécialisation sur les dossiers de Management de projets internationaux, d’évaluation, de conseils divers en économie, amélioration de la compétitivité, la création d’emplois, l’économie de la migration et l’agilité des organisations.
Il intervient de temps à autre comme professeur-consultant dans le domaine de l’entreprenariat et le management international des projets. Il s’est focalisé sur le partenariat public-privé, les activités de modernisation de l’Etat, les procédures de management du changement dans les organisations et offre des consultations et des services spécialisés payants en gestion stratégique en Afrique.
Il a plusieurs livres à son actif sur des sujets aussi divers que l’Union africaine, la zone franc, l’unité des Africains, la crise financière mondiale, la technologie disruptive, la mutabilité des organisations agiles… Plusieurs articles dont certains peuvent se trouver sur son site www.amaizo.info.
Titulaire d’un Doctorat en Droit, Economie et Gestion de l’informatique des organisations de l’Université Jean Moulin – Lyon 3, précédé par un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en monnaie, finance et banque en 1983 à l’université Lumière – Lyon 2 en France. Il est aussi titulaire d’un MBA en Business management avec Wales University (Royaume Uni) et Robert Kennedy College (Suisse/Zürich).
Faiseur d’opinions et agitateur d’idées alternatives, il est régulièrement invité pour débattre de conditions d’amélioration de la vie, du sort de l’Afrique et des Africains.
Enfin, il conseille quelques gouvernements sur l’émergence économique des pays africains. Dans son engagement citoyen, il coordonne un groupe d’activistes en offrant des analyses et des solutions pour précipiter l’avènement de la vérité des urnes au Togo (voir cvu-togo-diaspora.org).
Télécharger
Autres articles dans cette série
- Yves Ekoué AMAIZO : "Je vous garantis que Mr Faure GNASSINGBE ne fera pas 10%" [27/04/2013] (4 mai 2013)
- Conférence de Bruxelles, 53e anniversaire de l' Indépendance du Togo le 27 avril 2013 (1 mai 2013)
- Conférence-débat : Pour une Refondation et Constitution d’un Mouvement de Lobbying pour la cause du Togo (29 avril 2013)
- Togo: Une conférence-débat à Bruxelles pour relayer sur le plan international la lutte du Peuple togolais (6 avril 2013)