Questions sur l’actualité du 11 Mai 2012
Une des organisations des Nations Unies travaillant sur une base tripartite est l’Organisation internationale du Travail (OIT). Y sont réunis les représentants des gouvernements, des syndicats et des employeurs de 183 pays.
L’OIT vient de sortir son rapport annuel le 30 avril 2012 portant sur le travail, mais en fait le chômage dans le monde en 2012. Le premier constat est que les successions de politiques de rigueur budgétaire et d’austérité généralisées mises en place par les gouvernements des pays industrialisés notamment européens sont en train d’avoir et « vont avoir des effets catastrophiques » sur la croissance et sur l’emploi ».
Sans le renforcement de la croissance et de la création d’emplois, les faibles signes de relance économique relevée dans des statistiques pas toujours fiables ici et là ne pourront durer. La banalisation des politiques fondées sur la flexibilité du travail dans un monde de la concurrence et de la dérégulation ne permettra pas de promouvoir la dimension sociale dans le processus de relance économique. Mais cette flexibilité va augmenter la précarité et peut-être à terme avoir des effets sur la violence et le clivage entre les citoyens.
Alors que le risque de récession et de déflation est à nos portes, le Directeur général de l’OIT, le Chilien Juan Somavia qui termine son mandat en juin 2012, a rappelé le 1er mai 2012 que sans une vision « socialement responsable » de l’austérité budgétaire dans les démocraties avancées, il sera difficile de « compter sur les marchés financiers pour contribuer à un retour de la confiance populaire à long terme ».
Les populations vulnérables ont besoin de réponses « mécaniques » qui ne sont justement pas satisfaites par les marchés financiers. Est-ce un constat d’échec ? Non, plutôt de la lucidité et un peu de frustration.
Il y a des « risques accrus de troubles sociaux » avec les déstabilisations politiques en perspective. Avec une désindustrialisation en recrudescence, un investissement productif en chute libre, le volume de crédit octroyé en baisse sensible dans la zone euro, c’est le fondement de la création de richesses qui est en panne. Les entreprises et surtout les petites sont prises au piège d’un système qui les empêche de se relancer.
Alors pour échapper au piège de l’austérité, Juan Somavia, dans un dernier cri à la communauté internationale, affirme ceci : « Nous devons changer de modèle qui devra être appuyé sur une « croissance différente, respectueuse de l’environnement, centrée sur les personnes, avec des économies et des sociétés ouvertes ».
Mais est-ce que les nombreuses voies africaines émanant de la société civile africaine ne disent pas la même chose ? Alors qui écoute, ou plutôt qui refuse d’écouter ? Vraisemblablement pas les pays émergents comme l’Inde, l’Afrique du sud, la Chine, le Brésil, l’Uruguay et l’Indonésie qui ont choisi d’augmenter les salaires et ont pu créer des emplois décents.
Mais la réalité mondiale est tenace : plus de 66 % des jeunes sont au chômage dans les pays en développement et le chômage continue d’augmenter dans les pays riches industrialisés. Plus de 40% de chômeurs d’un an ou plus dans les économies industrialisées. YEA.
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Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.