Questions sur l’actualité du 26 décembre 2011
Avec une victoire annoncée le 9 décembre 2011, Joseph Kabila a prêté serment le 20 décembre 2011 à Kinshasa (République démocratique du Congo RDC).
C’est pour un nouveau mandat de 5 ans, suite à l’annonce par sa Cour suprême (passée de 7 à 40 juges sur demande de J. Kabila) de sa réélection avec un suffrage à un tour le 28 novembre 2011.
Le problème est que cette victoire ne reflète pas la vérité des urnes. Etienne Tshisékédi, le challenger présidentiel, estime être le véritable gagnant de ces élections. Comme au Togo, il va y avoir deux Présidents de la République… Pour combien de temps ? Nul ne le sait. Union nationale ou fédéralisme vont s’affronter.
L’Afrique a de plus en plus de dirigeants africains s’alignant sur les positions occidentales qui soutiennent en catimini la contre-vérité des urnes et s’indignent verbalement en promettant que cela ne se reproduira plus.
Pourtant, les cas sont nombreux où la contre-vérité des urnes permet d’officialiser des présidents africains : Zimbabwe, Kenya, Gabon, Côte d’Ivoire, Togo, Congo (Brazzaville), Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Bénin, Tchad, Libéria, Ouganda, Angola, Cameroun, etc. Pour la RDC, toutes les représentations des chancelleries occidentales européennes et américaines avec les rapports des missions d’observation s’accordent pour constater que les élections ont été frauduleuses. Le Prélat catholique Mgr Mosengwo a affirmé que « les résultats de la présidentielle en République démocratique du Congo, qui ont donné la victoire à Joseph Kabila, ne sont conformes ni à la vérité, ni à la justice ». Victoire d’Etienne Tshisékédi ?
En guise d’hypocrisie, les dirigeants occidentaux optent pour le statu quo pour conserver une stabilité afin de mieux défendre leurs intérêts bien compris qu’ils estiment qu’Etienne Tshisékédi pourrait remettre en cause. Les pays occidentaux font profil bas et jouent la carte du dysfonctionnement électoral. La communauté internationale se terre dans un silence coupable et devient amnésique. Intervenir comme en Côte d’Ivoire et en Libye ? Recompter les bulletins pour la vérité des urnes ?
Seule la vérité des Occidentaux prime aux dépens de la vérité des Congolais. Peut-être faut-il ré-adopter le mot «Zaïre » au lieu de RDC puisque le mot « démocratique » est de trop. Derrière le silence coupable en RDC, c’est le refus des dirigeants occidentaux de parler du conflit le plus meurtrier en Afrique parce qu’ils ont besoin d’accéder à des matières premières non transformées dans le cadre de contrats léonins et générateurs de pauvreté. Alors les médias politiquement corrects, dirigés souvent par des vendeurs d’armes, se gardent bien de conscientiser les citoyens occidentaux et africains sur leur responsabilité. Mais quel est le problème ? Toujours le même. Il s’agit de construire un ennemi tel que le souhaite les dirigeants occidentaux qui ont intérêt que ce « grand et majestueux » Congo, ex-Zaïre, ne soit pas économiquement indépendant et donc souverain.
Il s’agit aussi de s’assurer que celui que ces mêmes occidentaux souhaitent en catimini garder au pouvoir au Congo soit suffisamment peu vigilant pour laisser les richesses congolaises à des étrangers, non sans prendre une part substantielle que l’on appelle la corruption. En définitive, il s’agit de diviser l’Afrique et les Africains pour mieux accéder à ses richesses. Le problème, l’Etat chinois est passé par là et réalise des projets d’infrastructure qui améliore la vie des populations, non sans avoir signé des contrats qui ne profitent pas aux populations. Pour garder ses intérêts en Afrique, l’Occident a compris qu’il faut construire des ennemis tout en s’assurant d’être du côté de l’humanité, de la démocratie de la contre-vérité des urnes. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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