Questions sur l’actualité du 9 décembre 2011
C’est en Côte d’Ivoire du 24 au 26 novembre 2011 que la Commission de l’Union africaine a choisi de réaliser le 2e Congrès des économistes africains qui a eu pour thème : « Comment gérer une croissance économique forte et durable, pour résorber le chômage et soutenir la dynamique de l’intégration régionale et continentale ? ».
Faut-il rappeler que le 1er Congrès a eu lieu à Nairobi en 2009 et a porté sur les conditions de mise en œuvre d’une monnaie commune en Afrique et en sous-régions. La plupart des recommandations formulées par les experts africains n’ont pas été mises en œuvre. Il est vrai que l’idée de créer une monnaie commune sous-régionale à partir d’un panier de monnaies est en discussion au sein des instances gouvernementales et régionales.
Revenons à la Déclaration d’Abidjan qui a sanctionné les travaux des économistes à Abidjan. Le Ministre d’Etat, Ministre du Plan et du Développement de la Côte d’Ivoire a souhaité que la forte croissance économique de l’Afrique puisse servir à trouver des solutions adaptées au quotidien des populations.
La Commission de l’Union Africaine a été représentée par le vice-Président de l’institution et a rappelé que les propositions doivent conduire à répondre directement aux besoins des populations, mais aussi aux défis nouveaux de développement.
Les points suivants résument les points discutés par de nombreux experts économistes. Le constat est amer car le consensus s’est fait autour d’un constat d’une absence de prise en compte des avis des économistes dans leur pays respectifs.
La préférence allait encore trop souvent à des experts étrangers qui ont souvent d’autres agendas. Cela dit, il a été constaté que 1. La croissance économique en Afrique est une croissance appauvrissante. 2. Au cours des années, l’essor du secteur privé a régulièrement été brimé, à moins de travailler pour les pouvoirs en place ou profiter de leurs largesses. 3. Du fait de l’asymétrie des rapports de forces, les pays de la zone franc ont subi des dévaluations forcées et risquent d’en subir une autre alors que les économistes ont conseillé d’évoluer vers un le taux de change flottant tout en respectant des critères de convergence adaptés aux réalités économiques. 4. La création d’emplois n’est possible de manière durable que dans le cadre de règles transparentes et prévisibles pour tous. 5. Rien n’est possible sans le respect des grands équilibres macro-économiques, à ce titre, il devient important de s’assurer de la création d’une souveraineté budgétaire. 6. L’augmentation de la production et des échanges intra-régionaux a peu progressé du fait des arbitrages des élites dirigeantes. 7. La progression faible de la participation des femmes et des jeunes dans les prises de décisions.
Une session spéciale s’est focalisée sur l’efficacité de l’aide. Il a été question de savoir à qui profite l’aide ? Qui détermine les instruments de mesure ? Ne faut-il pas parler alors de ressources non-génératrices d’endettement ?
Les Africains doivent compter sur eux-mêmes et retrouver la maîtrise de la production et de l’accumulation afin d’assurer que l’épargne des Africains, y compris la Diaspora puisse soutenir un développement structurant. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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