Questions sur l’actualité du 1 décembre 2011
Le Pape Benoît XVI a passé 3 jours de visite au Bénin (18-20 novembre 2011) sans apporter les vraies réponses aux vraies questions. Voici quelques exemples pris au hasard : silence de l’Eglise sur les élections frauduleuses, abus des prêtres sur les fidèles, le refus de reconnaître le rôle bénéfique du préservatif sur la santé de la population africaine, etc.
Si les deux précédentes visites de Jean Paul II en 1982 et 1993 n’avaient pas fait débats, celle de Benoît XVI au Bénin s’inscrit dans la ligne droite de son approche moralisante au Cameroun et en Angola en 2009 où il a demandé de rejeter la croyance aux esprits et à la sorcellerie.
Que le Pape opte pour l’abstinence au lieu du préservatif masculin, soit ! Il est dans son rôle d’ecclésiastique. Là où le débat commence, c’est lorsqu’il tend à influencer la politique en promouvant le rôle des Eglises d’Afrique dans les activités de « réconciliation, de la justice et de la paix ».
En réalité, il soutient indirectement les contre-vérités des urnes en Afrique et choisit de les légitimer en tentant un consensus hasardeux sur la « démocratie apaisée », grâce à des hommes d’église. Mais c’est nier le rôle effectif de la justice. C’est oublier que ce rôle doit aussi aller à des tenants de l’Islam ou à des tenants de la Tradition africaine.
C’est attribuer le pardon des péchés, que Dieu seul peut accorder, aux Archevêques. Il suffit de voir ce qui se passe au Togo voisin pour s’apercevoir qu’un tel système de réconciliation basée sur la contre-vérité des urnes avec à sa tête un prélat non élu, recevant l’essentiel de ses instructions du Vatican, donc de Benoît XVI. Confondre le confessionnal et la pénitence virtuelle avec la nécessaire prise de conscience d’une démocratie représentative et participative qui permet de faire émerger la vérité des urnes est tellement lourd de sens qu’une question mérite d’être posée : pour qui travaille le Pape ? Pour Dieu ! Mais uniquement pour lui ? Alors l’Eglise sous la direction du Pape, complice ?
Peut-être pas ! Irresponsable, peut-être ! Condescendant, Certainement ! Il faut en finir avec le complexe très africain du « chef blanc », ce d’autant plus que la négrophobie de la Bible doit être débattue surtout si l’on compare l’indifférence que le Pape suscite en Allemagne et la ferveur des Béninois. Alors la foi dans tout ceci ? Un peu mise de côté. Le Pape a préféré sermonner à nouveau la « corruption des Africains et des peuples du Monde ». Il aurait pu sermonner les corrupteurs du Monde qui viennent en Afrique, parfois cachés dans les transactions de paix, certains pouvant venir du Vatican. Benoît XVI a validé le projet pastoral devenu l’Exhortation apostolique, projet élaboré en 2009 lors du 2e synode spécial des évêques pour l’Afrique portant sur le rôle des Eglises d’Afrique qui doivent se mettre « au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ».
Rien de tout ceci n’est soutenable ni durable si cela ne repose pas sur la vérité des urnes. Il faut revoir les frontières de la séparation des pouvoirs entre l’Eglise et le Pouvoir politique en Afrique, ce d’autant plus que l’Eglise catholique a comme marque de fabrique d’endormir les peuples africains, plutôt que de leur faire prendre conscience des injustices criardes, avec certains en complicité avec des Prêtres catholiques mariés avec une ribambelle d’enfants. Alors, il faudra que chacun nettoie devant sa porte. Car si l’habit ne fait pas le moine, il n’empêche qu’en Afrique on continue de reconnaître le moine à son habit. Malheureusement, il n’y a toujours pas de femme prêtre, encore moins archevêque dans l’église apostolique et catholique. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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