Questions sur l’actualité du 6 octobre 2011
Alassane Dramane Ouattara (ADO), désigné par la Communauté internationale comme le Président de la Côte d’Ivoire et légitimé à posteriori par le Conseil constitutionnel, demande à l’ONU une aide pour sécuriser la Côte d’Ivoire.
Comme personne n’a voulu procéder au recomptage des bulletins de vote lors de la présidentielle, constater le doute sur ces élections ivoiriennes demeurent et empoisonnent la relance et la réconciliation.
Le 22 septembre 2011, devant l’Assemblée générale de l’ONU, ADO s’est surtout adressé aux pays qui ont choisi « l’ingérence armée » en Afrique.
L’un de ses objectifs est de faire de la Côte d’Ivoire « une plateforme de défense et de sécurité au niveau régional, dans la perspective de la lutte anti-terroriste». Il est donc bien question de justifier la création d’un « hub anti-terrorisme » en Côte d’Ivoire pour assurer tant sa propre sécurité que de faciliter l’arrivée d’une sorte de base militaire en Côte d’Ivoire. Le problème, c’est que cette approche conduit inexorablement à des attentats d’Al Qaïda en Afrique.
Le Kenya et le Nigeria sont des exemples. ADO réaffirme que les règlements des conflits et des crises internationales, même les plus complexes, doivent être résolus pacifiquement. Pourtant, ce n’est pas ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Le nombre des Ivoiriens exilés pour des raisons politiques reste très élevé. Ne faut-il pas libérer l’ex-Président Laurent Gbagbo comme le suggère l’oncle maternel d’ADO pour faciliter une renaissance de la Côte d’Ivoire ?
Tout ceci ne doit pas nous faire oublier que l’une des devises de ADO est : « Opération ville propre ».
L’Etat ivoirien sous-traite de nombreuses activités au secteur privé. Les résultats sont bien loin de l’éthique et favorisent l’impunité. L’Etat ne vérifie pas ce que font ces sociétés, si sociétés il y a. Pour les contrats de « propreté de la ville », il faut bien constater que les balayeurs de rue, composés de nombreuses femmes, travaillent 6 heures par jour et ne touchent pas leur salaire dans plus de 80% des cas. Ces salariés ne sont pas des salariés car il n’y a pas de contrat.
C’est la précarité. Un salaire annoncé à 3,80 euros par jour (2500 FCFA/j) devient 2,30 Euros/j (soit 1500 FCFA/j), d’où un ras-le-bol et des grèves. Les patrons sont inconnus car il y a pléthore de sociétés écrans et fantômes. Ces patrons ne fournissent ni balais, ni sceaux. La protection contre la poussière se limite à une un papier et un élastique utilisable pendant un mois. ADO affirme que : « La réconciliation est la priorité de mon gouvernement », mais la pratique sur le terrain ne corrobore pas toujours les intentions affichées, ni le contenu des discours.
La volonté du parti PDCI de Konan Bédié d’aller seul aux élections législatives pourrait révéler une vérité des urnes surprenante. ADO risque d’être minoritaire dans le pays. Une gouvernance sans parlement n’est pas une démocratie. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.