Questions sur l’actualité du 19 septembre 2011
Les Africains vivant en dehors de leur pays d’origine bougent. En 2009, malgré une légère diminution des transferts officiels d’argent de la Diaspora africaine vers les pays d’origine, rien ne modifie la tendance de fond d’une croissance régulière. Jugez seulement : 3,2 milliards de $US en 1995, contre 20,7 milliards de $US en 2009.
Ceci ne représente toutefois que moins de la moitié de la réalité des transferts, l’essentiel se faisant dans l’informel afin d’éviter les ponctions des sociétés financières d’intermédiation.
Pour ce qui est de la zone franc, il s’agit simplement d’une discrimination et d’une illégalité. En effet, cette zone est intégrée à la zone Euro où les transferts sont en principe gratuits.
Malheureusement, la Diaspora africaine a beaucoup de mal à s’organiser pour défendre ses intérêts collectifs. Encore faut-il être conscient de ses intérêts stratégiques collectifs ! Aussi, au lieu de se battre pour supprimer cette discrimination financière à savoir le fait de payer pour transférer de l’argent en zone franc, certains ont choisi de renforcer le système, en créant eux-aussi des systèmes de transfert d’argent à moindre coût, croyant ainsi soutenir la compétition et contribuer à réduire les coûts de transferts. En réalité, il n’en est rien.
Les objectifs géoéconomiques de suppression de la discrimination financière en zone franc qu’offrent les transferts d’argent ne semblent donc pas constituer un terrain d’engagement collectif. Près de 30 % au moins de l’épargne des Africains de l’étranger est simplement ponctionnée par ceux qui savent flairer les asymétries de marché. Alors que ce service de transfert d’argent en zone franc aurait dû être gratuit.
Les familles africaines reçoivent de leurs parents travaillant à l’étranger de l’épargne ponctionnée. C’est ainsi qu’en 15 ans, en toute inconscience, la Diaspora africaine a transféré près de 30 % de son épargne à des sociétés d’intermédiation…
Tout ce que cela aurait pu faire pour l’amélioration du bien-être de ceux qui sont restés au pays ! En réalité, les économies offrant des opportunités d’emplois attirent toujours les migrants africains. Entre 1995 et 2010, l’Afrique a perdu entre 749 000 et 1,8 million d’individus au profit des pays présentant de meilleures opportunités économiques et démocratiques.
Les femmes sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à aller chercher leur bonheur ailleurs. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi de 6h à 10h.