Questions sur l’actualité du 13 septembre 2011
Qui affirme que les prévisions économiques pour l’Afrique seront en berne en 2011 et en 2012 ? En fait, personne officiellement ! C’est de la pure intoxication informationnelle.
En 2009, en pleine crise financière mondiale, l’Afrique subsaharienne a fait preuve de résilience. Les économies des pays riches étaient dans le rouge, avec une croissance négative estimée par le Fond monétaire international (FMI, juin 2011) à ‑3,4 %.
Les pays riches ne soutiennent plus la croissance mondiale ; au contraire, ils contribuaient à la déstabilisation de l’économie mondiale par des erreurs de gouvernance et d’arbitrage irresponsables en faveur d’une dérégulation et des activités hors bilans.
En 2010, l’Afrique subsaharienne devrait culminer à 5,1 % de croissance économique avec des prévisions autour de 5,5 % en 2011 et une légère augmentation en 2012 avec 5,9 %.
Rappelons que cette Afrique, toujours décriée, fait mieux que la moyenne mondiale. Les mêmes pays riches sont largement en dessous de la moyenne mondiale établie à 3 % en 2010, 2,2 % en 2011 et 2,6 % en 2012.
Mais c’est oublier que la crise financière mondiale perdure. Les pays comme la Grèce, l’Irlande, l’Italie, l’Espagne et après les élections présidentielles de 2012, la France, pourraient voir leur niveau de croissance stagner et rentrer en récession lentement. En 2011, l’Union européenne risque de ne pouvoir atteindre les 2 % de croissance prévue.
Les grands gagnants sont les pays émergents. Au-delà de 5 % de croissance annuelle et une inflation inférieure à ce taux, il y a un différentiel de développement que les Africains et les pays émergents gagneraient à réinvestir dans leurs capacités productives afin de générer des richesses et des emplois.
On se demande d’ailleurs comment se fait-il que les pays émergents et en développement ne cherchent pas à mieux défendre leur intérêts collectifs de long terme en organisant une « économie des nations non-alignées ».
Les nouvelles approches de la création de richesse qui n’avilissent pas l’humain doivent remplacer la socialisation des pertes et la protection des banques indisciplinées et des actionnaires imprudents.
Plus personne ne doit même penser que l’Afrique ne soutient pas la croissance mondiale. La réalité est que certains dirigeants ont choisi de ne pas en faire profiter les populations pauvres, la classe moyenne et les sans-voix. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi de 6h à 10h.