Questions sur l’actualité du 23 Janvier 2012
Au cours de ces derniers mois, l’agence de notation Standard et Poor’s a baissé la note de 10 pays européens.
C’est bien le constat d’une mauvaise gestion ou tout au moins la sanction d’une illusion des dirigeants européens qui croyaient pouvoir cacher la vérité encore longtemps aux contribuables, les vrais payeurs en dernier ressort des mauvais arbitrages.
L’Allemagne apparaît comme le bon élève et a réussi à contenir son endettement tout en faisant des performances record à l’exportation. La France au contraire a vu le coût de ses emprunts et la prime de risque de son endettement s’élever. Les marchés n’ont donc pas attendu que la note triple A de la France soit dégradée par une des agences de notation.
Aucune mesure radicale de changement n’est prévue car les élections approchent. Mais les propositions budgétaires actuelles du Gouvernement français ne permettent pas d’éviter une récession en 2012 et surtout de remonter la pente pour 2013.
Concrètement, les arbitrages effectués n’ont pas fait rentrer de l’argent en France et les endettements des collectivités locales basés sur la garantie de l’Etat risquent de coûter tellement plus cher que de nombreux responsables locaux risquent de couper court dans les dépenses d’investissement alors que l’Etat français qui finançait ses dépenses de fonctionnement par des emprunts pourrait être amené à couper encore plus sèchement dans les dépenses liées au personnel.
Certainement après les élections présidentielles en avril/mai 2012. Mais attendre n’est pas la solution.
Au plan européen, si Mme Angela Merkel s’inquiète de la situation française, c’est qu’elle risque d’être bien seule pour renflouer le fonds européen de stabilisation financière (FESF) qui n’est rien d’autre qu’une caisse commune pour payer les dettes des pays endettés de l’Union européenne.
Dès lors que des pays comme la France et l’Autriche perdent leur note d’excellence de Triple A, le FESF qui est composé au niveau des actionnaires des pays de l’Euro voit la dégradation de sa note AAA.
Cela veut dire que ce fonds ne pourra plus lever des fonds sur les marchés à des taux préférentiels pour les emprunts à long terme, donc bas. Si Mme Merkel décide de mettre la main à la poche pour soutenir un FESF qui vient de perdre son triple A pour ensuite injecter plus d’argent dans l’économie des pays fragilisés de la zone euro, alors il faut voir apparaître en filigrane une Europe dépendante de l’Allemagne sans d’ailleurs être sûr que cela n’entraînerait pas l’Allemagne dans l’abîme, du fait des risques de défaut de paiement de certains pays.
Il suffit d’observer ce qui se passe avec la Grèce pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’une hypothèse d’école. Les agences de notation ne sont en fait que des thermomètres économiques. Ils ont une obligation de vérité et de transparence vis-à- vis des contribuables. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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