Questions sur l’actualité du 29 décembre 2011
Si tous les Africains ont le regard braqué vers la Chine pour soutenir la croissance économique du continent en 2012, la réalité risque d’être ailleurs.
En effet, parmi les pays émergents, il faudra compter avec le Brésil et la Turquie. Pour ne prendre que le cas du Brésil, le commerce, l’investissement privé et d’autres formes de coopération économique entre l’Afrique subsaharienne et le Brésil ont connu un essor considérable au cours de la dernière décennie, selon un Think tank brésilien (APEA, Applied Economic Research) en coopération avec la Banque mondiale.
Sans égaler la Chine, les investisseurs privés brésiliens sont de plus en plus nombreux en Afrique subsaharienne notamment dans l’infrastructure, l’énergie et le secteur minier.
Les échanges autour de 20 milliards de $US risquent de doubler en 2012. Ce qui fonde la relation profonde sont les liens historiques et culturels, les conditions climatiques similaires, le besoin d’avoir une voie qui partage les positions de l’Afrique au G20 et à l’ONU.
Il s’agit d’alliances nouvelles qui ne peuvent pas ressembler à ce qui se passait il y a deux cents ans fondé sur le commerce d’esclaves. Aujourd’hui, ce sont le partage de connaissances, les échanges commerciaux, le développement des capacités productives et les investissements croisés qui risquent de propulser et décupler les opportunités pour les secteurs privé et public africains.
Le modèle économique qui n’a pas pu prendre corps autour des pays non-alignés risque de démarrer en 2012. Le modèle fondé sur le « Nord industrialisé » donnerait de l’aide au « Sud sans industrialisation » est un modèle obsolète. On parle de « partenariat intelligent », de partenariat « gagnant-gagnant », de partenariat industrialisant et créateur d’emplois. Le commerce entre le Brésil et l’Afrique est passé de 2 milliards de dollars en 2000 à 12 milliards de dollars en 2010.
Il faut savoir que la ville de Brasilia accueille le plus grand nombre d’ambassades africaines dans l’hémisphère Sud et la première destination des investissements brésiliens dans des projets de développement international, bien avant l’Amérique latine avec 37,4 % est l’Afrique avec 57,2 %. Il y a pour le moment 37 ambassades brésiliennes en Afrique et 2012 devrait voir ce nombre atteindre les 45.
L’Afrique devrait donc regarder le modèle brésilien, surtout dans le secteur agricole et industriel, protecteur de l’environnement, comme un modèle. Mais là où, les dirigeants africains doivent faire un véritable effort et copier carrément le Brésil, c’est dans la politique active de la réduction des inégalités sociales.
La croissance économique du Brésil, sa réussite dans le domaine de la réduction des inégalités sociales et son expérience en matière de développement constituent des leçons pour les pays africains.
Il y a par ailleurs un véritable engagement du Brésil vers l’Afrique. La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, en visitant l’Angola, le Mozambique et l’Afrique du Sud dès la première année de son mandat a donné le ton. Elle veut travailler avec les chefs d’Etat sérieux et responsables qui acceptent d’être créatifs, novateurs et proactifs afin de trouver leur propre solution pour créer de la richesse, de l’emploi et lutter contre la pauvreté. Encore faut-il que les dirigeants africains considèrent cela comme une priorité. YEA.
Ecouter la “Question sur l’actualité du Jour” sur Africa N°1 dans l’émission “La Grande Matinale” d’Eugénie DIECKY du lundi au vendredi à 6h33, 7h33 et 8h33.
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